Voila Madame! la suite du poëme de Mr. Wieland que je prens la liberté de Vous presenter moi même pour Vous epargner l’embarras de lui en dire quelque chose de joli par complaisance. Plut a dieu que Vous eussiez assez de confiance en moi de m’adresser ce que Vous pourriez encore trouver a dire sur la fin de ce poëme, je ne manquerois certainement pas d’en user avec la plus religieuse discretion.
Mon ami Goethe dans son nouvel emploi se trouve tellement surchargé d’occupations qu’il ne peut pas même profiter de la maniere gracieuse dont Vous vous etes ressouvenue de lui. Il vous en fait ses très humbles
Mon ami Goethe dans son nouvel emploi se trouve tellement surchargé d’occupations qu’il ne peut pas même profiter de la maniere gracieuse dont Vous vous etes ressouvenue de lui. Il vous en fait ses très humbles
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complimens en attendant qu’il soit d’humeur de Vous communiquer quelque nouvelle production de sa veine. J’ajoute ici la copie d’un portrait de l’aimable Turque dont le sort Vous a tant interessé dans Stella. Elle est enterrée a Erfort a coté de son epoux le Baron de Gleichen et de sa femme.
Je ne manquerois pas d’ajoindre ici ce que de litterature Allemande me paroitroit digne de Vos attentions mais malheuresement pour Messieurs
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les libraires de cette foire je n’en ai pu rien trouver. Aussi ce n’est que la lecture Angloise qui actuellement est en vogue a notre Cour. Reellement j’ai fait cette observation que cette langue donne beaucoup moins de peine aux dames a apprendre qu’on ne s’imagine, surtout a celles qui possedent l’Allemand et le François dont elle est un composé.Mons. Lavater m’a envoyé le premier essay de Votre Silhouette gravée dont je suis mieux satisfait que de celle que Mlle Koenig a eu la bonté de m’envoyer. Cependant je vois qu’aucun artiste ne viendra pas a bout d’exprimer ces traits qui a la verité ne sont que pour la pensée.